Le Web

Un système client / serveur

Le Web est avant tout un vaste système de partage de données dans lesquelles on navigue grâce à des hyperliens. Mettre en ligne ses données passe par l'écriture de fichiers textes dans un format particulier, le HTML; la mise en page, les hyperliens, l'insertion de médias graphiques ou sonores sont programmés par des balises, texte encadré par <> qui est interprété par le navigateur, une application exécutée sur la station cliente. Le navigateur gère les communications avec le serveur dont vous lui avez donné l'adresse, puis les hyperliens, en utilisant le protocole HTTP. En absence de connexion à un serveur, le navigateur peut afficher les pages stockées dans un cache (en mode hors ligne) ou des pages présentes localement sur la station (votre ordinateur).

Si on applique la logique marchande à ce qui précède, on peut dire que le serveur est le producteur d'information et le client le consommateur. Dans les dix premières années du web cette distinction ne concernait guère que l'aspect technique. Les premiers acteurs qui utilisent ces outils sont relativement peu nombreux, cultivés (au moins en ce qui concerne la technique informatique) et jouent pratiquement un rôle mixte. Le web est alors un vaste champ d'application de l'utopie décrite dans l'an 01 (Gébé, 1977: 69) où le fil séparant les producteurs et les consommateurs à disparu.

A l'époque, ceux qui lisent les pages web ne pensent qu'à installer leur propre site. La technique des pages est encore dépouillée et relativement facile à s'approprier. Tout est ouvert et gratuit.

Le monde des marchands n'a pas supporté de se voir ainsi dépossédé. Malgré quelques succès aussi spectaculaires que fragiles (comme les sites Wikipedia et Open Street Map) le web est devenu en grande partie commercial et la gratuité est totalement illusoire, nombre de sites échangeant leur services contre la vente des données personnelles des utilisateurs (le moteur de recherche Google, les réseaux sociaux Facebook ou X (ex Twitter) pour ne citer que les plus envahissants).

Contrairement à ce qu'avaient espéré ses créateurs, le Web, n'est plus un ensemble mondial de pages communiquant entre elles par les hyperliens (ou très peu), la majorité des liens des pages d'un site donné pointant sur elles-mêmes. Société de consommation oblige chaque site (ou presque) se doit de conserver son lecteur le plus longtemps possible, donc éviter de l'envoyer ailleurs par des liens externes trop nombreux. Pire, les sites commerciaux et plus encore les réseaux sociaux n'hésitent pas à utiliser le fonctionnement de nos cerveaux (qui ont évolué dans une autre époque) pour développer de véritables addictions au point de représenter un danger sans doute plus grave que les drogues les plus dures. Si vous souhaitez éviter cette logique, méfiez vous des mauvaises inspirations.

Le web côté serveur

Ecrire ses pages n'est pas très compliqué mais il faut mémoriser un minimum de la syntaxe du langage pour ne pas perdre trop de temps. L'objectif de séparer la forme et le fond à conduit à développer un langage annexe de définition de la forme, mis en oeuvre dans les CSS (Cascading Style Sheets). Il est possible d'utiliser de simples éditeurs de texte, ou mieux des éditeurs colorants la syntaxe. Certains éditeurs permettent une édition WYSIWYG. Mon favori est un éditeur commercial (Dreamweaver) dont l'évolution s'est beaucoup ralentie et les éditeurs libres performants et à jour ont disparu.

Une autre évolution des documents web consiste en l'apport d'interactivité avec l'internaute: le contenu de la page change selon les réponses de l'utilisateur; les pages statiques peuvent devenir d s pages dynamiques. Ceci veut dire développement de scripts. Un langage incontournable interprété par le navigateur sur la machine cliente est javascript apparu avec le navigateur historique Netscape. D'autres langages interprétés sur le serveur sont tout aussi populaires comme PHP, Perl ou Python. PHP est conçu pour interagir facilement avec des bases de données dont la plus populaire est MySQL.

Basées sur PHP et MySQL, des applications (CMS pour Content Managment Sytems) permettent de gérer des sites sans écrire une seule ligne de HTML et facilitent le travail colaboratif. Il en existe une multitude, simples ou complexes, adaptés à différentes tâches. Les blogs en sont la version la plus accessible et la plus populaire, pouvant constituant un meta réseau (cf web 2.0) grâce à la syndication des articles publiés. Si la nécessité d'un travail collaboratif ne vous concerne pas, vous pouvez fuir les CMS.

Plus pratique, nous verrons aussi comment mettre en place d'un serveur de développement.